Artiste : Lou Reed
Production : Bob Ezrin
Année de sortie : 1973
Tracklist :
1) Berlin
2) Lady Day
3)
Men of good fortune4)
Caroline Says I5) How do you think It Feels
6) Oh, Jim
7) Caroline Says II
8) The Kids
9)
The Bed10) Sad Song
Pour tous ceux qui ne le connaissent pas, Lou Reed était le chanteur/guitariste du
Velvet Underground. Le VU est un groupe mythique fondé en 1965. Leur premier album,sorti en 1967, est resté dans la mémoire surtout grâce à sa pochette créée par Andy Warhol lui même (la célèbre Banane jaune en sticker). Le pape de la pop assure aussi la production de cet album. Mais il ne se résume pas seulement à sa pochette, l'impact musical est tel que l'ont dit souvent :
« Il n'y a peut être que 1000 personnes qui ont acheté le premier album du Velvet Underground, mais chacune d'entre elles a ensuite fondé un groupe. ». Mais en 1969, le groupe se sépare.
C'est ainsi que commence la carrière solo de Lou Reed, qui continue encore de nos jours.
Son premier album, d'une qualité musicale assez inattendue, sera autant méconnu que le velvet underground, le succès n'est pas au rendez-vous. C'est alors que David Bowie, qui a été influencé par le VU dans ses débuts, a voulu travailler avec Lou Reed et décide de produire son deuxième album (avec Mick Ronson). Transformer sort en 1972. C'est un succès commercial, Transformer réunie
Perfect Day,
Walk on the Wild Side et
Satellite of Love. Il est considéré aujourd'hui comme un des piliers de 70's et
Walk on the Wild Side reste la chanson la plus connu de Lou Reed.
C'est ainsi qu'irrémédiablement, le successeur de Transformer devait tenir la comparaison. Mais Lou Reed, fatigué du relatif succès de son dernier album et de devoir rentrer dans le système commercial de l'industrie du disque, va sortir l'album le plus sombre de cette industrie. Une sorte de concept-album sur thème du Berlin de l'après Guerre et des générations perdues dans les 70's qui restent frustrées de l'héritage des 60's massacrée par la crise pétrolière de 74.
Lou Reed dira : "Ce n'est pas un concept-album, mais quelque chose de totalement nouveau. Il n'y a aucun artifices, tout est très direct et réel.[...] C'est juste une histoire véridique sur des gens qui vivent dans les 70's, qui existent et qui ne sont pas spécialement fous ou dégénérés."
Si on aime Transformer , on ne peut que aimer Berlin. Je veux dire par là, que la majorité des chansons auraient pu se retrouver dans Transformer sans faire tâche (
Lady Day, Men of good fortune, How do you think it feels). Mais il est vraiment, vraiment plus "sombre", un Lou Reed pessimiste comme jamais il ne le redeviendra (du moins pendant un album entier). Les cris d'enfants à la fin de
the Kids sont saisissants, tout comme l'atmosphère de Berlin.
On ne peut pas écouter cet album tous les jours, à moins de chercher la dépression, mais passer à côté serait tout autant dramatique.